Il y a deux voies.
La première n’est pas une voie : car on est au centre aussitôt, dans l’ignorance du chemin.
La seconde n’est pas une voie : car rien n’est tracé, il faut inventer à mesure.
Ce brave cogneur tape à coups de marteau pour clouer ses planches. Ça marche.
Et voilà que, sous la main, lui tombe un drôle d’outil ; on ne sait même pas trop où est le manche. Enfin, soupir, quel métier de travailler sans ce qu’il faut ! Il attrape ce piteux marteau et, hardi, -il cogne.
Ça casse.
Saleté !
Au rebut !
On n’a pas idée de nous donner des outils aussi fragiles.
Fragile, en effet : c’était un microscope.
Un quoi ? dit-il. A quoi ça sert ? Moi, je cloue mes planches.
Il y a ainsi des hommes qu’on juge, décidemment, inutilisables et inadaptés.
Maurice Bellet
Le lieu du combat