« La charité c’est quelque chose de terrible. C’est quelque chose qui vous prend comme la faim. Ça commence par ce que Notre Seigneur appelle « la faim et la soif de justice ». C’est le commencement de la charité, cela ! Ceux qui prétendent être dans la charité, faire la charité en ne se souciant pas, en n’ayant pas la faim et la soif de la justice, aux yeux de Dieu et, d’ailleurs, aux yeux des hommes qui ne s’y trompent pas, eux aussi, ce ne sont que des farceurs, inconscients peut-être, mais de sinistres fumistes… Il n’y a pas de charité dans une vie d’homme, tant qu’il n’y a pas d’une manière permanente la privation et la gêne, la gêne volontaire. Il n’y a de charité selon le cœur de Dieu, qu’à partir du moment où il y a, d’une manière permanente, quelque chose qui maintienne, sur un point ou sur l’autre, la gêne véritable. »
Alors le miracle peut se manifester dans le cri de plus pauvres : « Regardez, mais regardez donc ce que nous, bons à rien, les plus pauvres types, les plus méprisés, regardez ce que, avec des fonds de poubelles, nous avons été capables de faire. »3
« Quand on va parler de tout cela (Dieu, l’Amour) pour être pris au sérieux par les pauvres, il faut leur ressembler. Et pour être pris au sérieux par les riches… quand on leur parle de Dieu, il ne faut pas leur ressembler. Comment prendraient-ils au sérieux celui qui leur parlerait de ce partage et qui vivrait en privilégié, plus oumoins coupé de la souffrance des autres, apparemment indifférents parce que la souffrance des autres n’est pour lui que l’objet de statistiques… mais n’est pas la souffrance du père qui voit souffrir son père et ses enfants ? »4