Martial QUIQUEMELLE (1952-2025)
Eglise du Sacré Cœur, le 20.03.2025
Mot d’accueil à la célébration des obsèques de Martial.
Vous l’avez remarqué comme moi, depuis quelques jours les violettes ont fait leur retour dans les endroits les plus inattendus de nos jardins. Brisant la terre qui les emprisonnait, elles ont surgi là où on ne les attendait pas, obligeant le vivant qui les entourait à lui faire place. Voilà que cette image de la discrétion et de l’humilité oblige ce qui l’entoure à lui faire place. Un peu comme ce que n’a cessé de murmurer Martial, tout au long de sa maladie, quand il nous demandait de prier pour lui
Je crois bien que c’est à quelque chose comme cela qu’il nous invite. Lui, toujours en quête de reconnaissance, voilà qu’aujourd’hui sa mort nous bouscule, vient interroger notre place, nous renvoie à notre commune vérité : faire place à l’autre et bousculer pour ce faire l’ordonnancement des présences.
Sa mort nous invite à nous redire que c’est bien elle, la mort, qui éclaire la vie en y introduisant, malgré nous, l’autre part de la Vie : cette possibilité d’accueillir et, pour cela, cette nécessité de faire place à cette aube à quoi nous faisons trop peu souvent place dans le quotidien de nos jours.
Pour les chrétiens, cela s’appelle « résurrection ». Alors aujourd’hui et pour les jours à venir, Martial nous désigne notre urgence : devenir à notre tour de ces cueilleurs d’aubes, de ces accueilleurs de résurrection, de ces offreurs d’amour, capables de donner sens à la vie, pour féconder en nous et autour de nous la vie vivante. En toute modestie. Mais fermement comme la violette. De manière insistante, comme Martial savait si bien le faire au milieu de nous.
Voilà le printemps, le fil d’or qui nous tient ensemble ce matin, avec Martial.
Olivier Pety.