Et le 17 octobre (journée mondiale du refus de la misère) a tenté de nous convier à nouveau au rendez-vous de la grande pauvreté, chez nous et ailleurs. C’est la date que Joseph Wresinski avait choisi pour inaugurer la plaque du Trocadéro, pour faire mémoire des plus pauvres, réveiller notre souci du soin pour eux. Souvenons-nous : « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » C’était le 17 octobre 1987. Parmi les 100.000 présents ce jour-là, Joseph Persat, qui en reviendra les yeux illuminés d’espoir et le cœur allégé pour être plus présent aux hommes de Carles. Et nous sommes les héritiers de sa présence ce jour-là pour aujourd’hui.
Le 22 octobre, mort de Gustavo Gutierrez. Le nom de ce dominicain péruvien ne dira pas grand-chose à beaucoup. Il a pourtant été le « père » de la théologie de la libération, invitation faite à chacun à ne pas rester « indifférent au drame de la pauvreté et de l’exclusion », selon les mots du pape François.
Aggravation de la pauvreté en France. Selon les très récents rapports du Secours Populaire et du Secours Catholique (12.09 et 14.11) : 24% des Français se considèrent en situation de précarité ; des pauvres de plus en plus pauvres, encore handicapés par les difficultés liées à l’accès au numérique ; un nombre de SDF qui a doublé en dix ans (plus de 330.000 personnes dont une moitié accueillis en hébergements divers) et une féminisation accrue de ces personnes dont un rapport sénatorial du 9.10.2024 précise que « au bout d’un an passé à la rue, 100% des femmes ont subi un viol ». Et les hommes ?
Le journal La Croix (15.11) signale qu’avec un taux d’emploi de 72%, l’insertion des immigrés sur le marché du travail connait un pic contribuant à « une croissance économique soutenue », selon le directeur de l’Emploi à l’OCDE. Renoncer à certains fantasmes ?